Le fibroscope utilisé est un matériel spécifique permettant de réaliser en direct et en continu une echographie au travers de la paroi bronchique comme l'echographie cardiaque permet d'examiner le coeur au travers le la paroi thoracique .
Cette technique peut s'effectuer sur une base ambulatoire sous anesthésie générale bien qu'également décrite sous sédation en anesthésie locale. L'anesthésie générale est proposée au patient en raison de la longueur de la technique, qui prend dans notre institution en moyenne 60 minutes, et de l'absolue nécessité du patient de ne pas tousser pendant la cytoponction.
Après positionnement de l'endoscope, sous contrôle de la vision, au contact de la muqueuse, la lésion à ponctionner est recherchée par ultrasons. Un complément de recherche par ultrasons doppler permet d'écarter l'interposition ou la proximité d'un vaisseau entre la lésion et le trajet de la ponction.
Après mesure par ultrason de la distance exacte nécessaire au prélèvement (en moyenne 2 cm pour un maximum offert de 4 cm par l'ultrason), l'aiguille, enduite d'un produit échogène, est avancée dans la lésion à ponctionner à la distance mesurée, toujours sous contrôle des ultrasons et du doppler. Après application d'une pression négative au moyen d'une seringue selon le même principe d'aspiration de cellules qu'une cytoponction standard, l'opérateur effectue dix à quinze mouvements de l'aiguille dans la lésion, toujours sous contrôle des ultrasons. L'aiguille peut alors être retirée de la lésion, puis de l'endoscope afin d'étaler le matériel sur une lame pour interprétation cytologique.
Sur la base de la lecture du scanner thoracique de la ou des lésions suspectes à prélever, la procédure consiste à ponctionner l'adénopathie controlatérale la plus éloignée de la tumeur primitive en premier (N3), suivie d'une éventuelle lésion sous-carénale (N2) puis enfin homolatérale (N1) à la tumeur primaire le cas échéant. Cette méthode permet de ne pas changer d'aiguille entre chaque ponction afin de ne pas contaminer le résultat d'une ponction sans tumeur par la présence de cellules malignes dans le canal de l'aiguille (risque de faux positif).
L'EBUS-TBNA constitue une méthode sûre dans la stadialisation des tumeurs pulmonaires. La méthode s'applique essentiellement aux adénopathies médiastinales des groupes 2, 3, 4, 7 10 et 11 selon la classification de Mountain bien que dans le cas des adénopathies sous-carénales du groupe 7, il soit démontré que l'EBUS-TBNA n'apporte pas de bénéfice supplémentaire en comparaison à la cytoponction traditionnelle «aveugle» (TBNA).
Les adénopathies inféro-postérieures (groupe 4L, 5, 8 et 9) ne sont pas accessibles par l'arbre bronchique via EBUS-TBNA, elles peuvent être ponctionnées par voie transœsophagienne sous ultrasons avec un matériel différent.
La sensibilité diagnostique atteint 90% dans la majorité des études et la spécificité 100%. (C'est à dire que l'examen permet de prélever les ganglions pathologiques dans 90% des cas , et que si le prélévement est positif le diagnostic d'atteinte ganglionaire est certain).
La valeur prédictive négative reste modeste de l’ordre de 70%. Cela signifie qu’en cas de ponction négative, la médiastinoscopie reste toujours indiquée.
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