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Hémoptisie
   
 

Rejet de sang par la bouche en provenance de l'appareil respiratoire , le plus souvent à l'occasion de secousses de toux.

On distingue les hemoptisie de
petite abondance < 50 ml (un 1/2 verre)
moyenne abondance 50 à 300 ml
grande abondance > 300 ml (un bol)

Cracher du sang n'est jamais normal, même au cours d'une bronchite ou sous anticoagulant, toute hémoptysie même minime est doit faire rechercher une étiologie sans délai.

Radio normale
a

Scanner
a

Fibroscopie
<Embolisation
  Quelles sont les causes ?  
 

Toutes les maladies pulmonaires aiguës ou chroniques peuvent s'accompagner d'hémoptysie vraie ou de crachats hémoptoïques (sanglants) .

  • Chez un fumeur l'hemoptisie peut être le premier signe d'un cancer bronchique . .
  • les tumeurs bronchiques autres que des cancers comme les tumeurs carcinoides
  • La pneumonie (pneumonie à pneumocoque)
  • La tuberculose
  • Les dilatations des bronches
  • L'embolie pulmonaire
  • L'inflammation aiguë des bronches causée par la consommation excessive de tabac (certaines marques de cigarette semble faire saigner les bronches plus que d'autres)

    Enfin toute hémoptysie dont on n'a pas découvert la cause certaine doit être surveillée dans les mois qui suivent.
Le bilan
 
une radiographie pulmonaire toujours,, elle permettra immédiatement de préciser la cause en cas de cancer, de tuberculose, de pneumonie etc...
un scanner thoracique si la radiographie est normale permettra de détecter des images anormales trop petites pour être vues sur la radio et de préciser les anomalies visibles sur la radiographie si elle est anormale.
Une fibroscopie bronchique est souvent nécessaire. Surtout si la radio et/ou le scanner ont montré une anomalie.
  • en cas de suspicion de cancer l'examen permet de faire les prélèvements permettant d'affirmer le diagnostic.
  • en cas d'infection, de faire des prélèvements bactériologiques pour identifier le germe responsable (c'est important en cas de tuberculose) et de vérifier l'absence de lésion tumorale .

Si la radio et le scanner sont normaux, la fibroscopie vérifie l'absence de lésion dans les bronches, invisible radiologiquement .

l'examen fait en période de saignement (donc très vite) permet souvent de voir l'origine du saignement.

Le bilan est bien sur adapté au contexte de survenue de l'hémoptisie et au résultat de l'examen clinique et biologique orientant vers certains diagnostics .

  • Par exemple une hémoptysie survenant après une douleur thoracique brutale chez un ou une patiente qui présente par ailleurs une phlébite, orientera vers une embolie pulmonaire, après la radio c'est un angioscanner qui sera fait pour affirmer le diagnostic et apprécier l'importance de l'obstruction des vaisseaux pulmonaires par les caillots.
l sera différent aussi selon qu'elle survient chez un patient présentant une pathologie connue ou non:, et qu'il y a donc ou non de problème diagnostic.
  • Une hémoptysie survenant chez un patient en cours de chimiothérapie pour un cancer ne pose pas de problème diagnostic, mais éventuellement un problème de traitement de l'hémorragie si elle est importante.
Le traitement

C'est le plus souvent celui de la cause de l'hemoptisie ; traitement du cancer, de l'embolie pulmonaire, de l'infection etc..

Dans de rares cas le saignement est important et l'hémoptisie nécessite un traitement pour éviter le risque de détresse respiratoire (qui existe au dessus de 150 ml) . Un traitement par médicament est suffisant dans la plus part des cas:

  • une alimentation froide est conseillée .

  • Glypressine* injectable par voie veineuse.
    c'est un vasoconstricteur puissant qui fait se contracter les vaisseaux et permet de stopper l'hémorragie artérielle bronchique. Ce médicament fait partie des produit d'urgence toujours disponible à la clinique.
    Dans certains cas exceptionnels cela ne suffit pas et il faut envisager une intervention d'embolisation.

  • Embolisation
    une sonde est introduite par l'artére fémorale dans l'aorte sous contrôle radiologique (amplificateur de brillance permettant une scopie et donc de voir progresser la sonde) .
    Le radiologue qui pratique l'intervention cathétérise l'artére bronchique qui vascularise la zone pulmonaire hémorragique , (c'est a dire qu'il introduit le bout de la sonde ou cathéter dans l'artére bronchique, ce qui est toujours "un jeu de patience"),
    il injecte un produit de contraste (à base d'iode) qui opacifie le vaisseau et permet d'être certain qu'il est bien à l'origine du saignement et qu'il ne participe pas à la vascularisation d'autres organes .
    Il bouche enfin l'artére en y injectant différents produits. (particule de polyvinyl, microsphéres, spongel, dure-mére)
    L'intervention se fait sous anesthésie locale, elle est efficace immédiatement et peu risquée si l'on s'est assuré que l'artére ne vascularisait d'autres organes qui souffrirait de la devascularisation provoquée par l'embolisation.

  A retenir  
 
  • Toute hémoptysie, même minime est un signe d'alerte majeur et doit être explorée.
  • Le risque de problème respiratoire n'apparait que pour des saignement important (plus de 150ml, ce qui est considérable).
  • Les causes sont nombreuses, il faut penser au cancer chez le patient de plus de 40 - 50 ans .
  • Le traitement est celui de la cause
  • Quand l'hémoptisie est importante et intarissable spontanéement un traitement par glypressine est proposé
  • L'embolisation de l'artére bronchique responsable est quelquefois nécessaire en cas d'échec .
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    Dr G.Bonnaud - Polyclinique de Courlancy - Reims - ©2007
    mise à jour 04/2011