Les principales drogues utilisées dans le traitement du cancer bronchique
La mise à disposition des drogues à base de sels de platine (Cis-platine et Carbo-platine) a ouvert une nouvelle ère dans le traitement médical des tumeurs bronchiques, ces drogues restent à la base de la plupart des protocoles de chimiothérapie qui associent toujours plusieurs drogues, on parle de doublet à base de platine .

l'étape suivante dans l'évolution des traitements est l'apparition dans les années 80 des drogues "modernes" : vinorelbine (navelbine*), gemcitabine (gemzar°), taxanes (taxol* et Taxotére*)

L'association du platine à l'une de ces 3 drogues à permis une amélioration considérable du résultat de la chimiothérapie et d'obtenir enfin des rémissions complètes de la maladie et des guérisons.

 

Les principaux régimes utilisés en première ligne de traitement sont :

  • Platine - Navelbine
  • Platine - Gemzar
  • Platine - Taxol
  • Platine - VP16*

Les protocoles étant identiques en résultat (cela a été démontré par une étude américaine portant sur des milliers de cas), le choix de la drogue associée au platine est basé sur la toxicité des différentes drogues, et leur tolérance, l'association éventuelle à une radiothérapie (le Gemzar par exemple ne peut être utilisé en même temps que la radiothérapie) .

*Le traitement du cancer anaplasique à petites cellules est aussi basé sur le Platine associé à une autre drogue : le vepeside ou VP16 également utilisé en association avec la radiothérapie dans le traitement des autres cancers bronchiques (épidermoîdes et adénocarcinome)

Le rythme des injections, la dose injectée sont des éléments importants du traitement, qui sont déterminés de façon très précise dans le protocole .

Les cures de chimiothérapie en première ligne peuvent être hebdomadaires (platine - navelbine), bi-mensuelles (platine - gemzar), toutes les 3 semaines (platine - taxol)

En cas de résultat insuffisant, ou de récidive un traitement de deuxième ligne peut être proposé, les drogues sont choisies en fonction de celles qui ont été utilisées lors du premier traitement .

La dernière évolution importante est l'apparition de molécules basée sur des principes d'action totalement différents, issues des progrès qui ont été réalisés dans la compréhension des mécanismes de la transformation et du développement des cellules tumorales et dans l’identification de cibles moléculaires. De nombreuses molécules sont ainsi en développement ou déjà commercialisées. Les axes les plus avancés sont :

Les inhibiteurs des récepteurs à l'EGF (Epidermal Growth Factor).

Il s'agit de 4 classes de récepteurs membranaires induisant une cascade d'évènements aboutissant à des signaux nucléaires de prolifération, l'utilisation de petits peptides inhibiteurs du récepteur comme le Tarceva* ont une activité dans le cancer bronchique. Ces molécules ont démontré une activité importante au prix d'une toxicité très réduite et font l'objet de nombreux essais thérapeutiques.

Les inhibiteurs de l'angiogénèse.

La néovascularisation péri-tumorale est également une cible pharmacologique anticancéreuse, permettant de réduire le volume tumoral, la diffusion vers la paroi des vaisseaux et l'inhibition de la prolifération des cellules endothéliales. De nombreuses molécules sont à l'étude l'Avastin *
Ces thérapeutiques « intelligentes » nécessitent une validation dans leur efficacité dans les maladies avancées utilisées seules ou en association, mais surtout dans les formes localisées pour réduire les rechutes métastatiques. Le Tarceva et l'Avastin entre dés maintenant dans nos protocoles de traitement en deuxième ligne, permettant dans certains cas ou la chimiothérapie classique a échouer d'obtenir des résultats remarquables.

L'apport des nouveaux outils de la biologie moléculaire permettra d'établir une cartographie précise des tumeurs, répertoriant les altérations moléculaires observées chez chacun des patients ; les thérapeutiques ciblées pourront ainsi être individuellement adaptées, renforçant leur activité.