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Kinésithérapie respiratoire
   
 

La kinésithérapie respiratoire permet de diminuer l'encombrement bronchique, en facilitant l'expectoration, d'améliorer la fonction respiratoire, d'entretenir l'appareil locomoteur, de repérer les signes avant-coureurs d'une éventuelle aggravation. Elle est prescrite par votre médecin ou pneumologue traitant et réalisée par un kinésithérapeute. Celui-ci vous indiquera ce que vous pouvez faire seul et arriver ainsi à la plus grande autonomie possible.

  Le désencombrement ou toilette bronchique  
 

La kinésithérapie respiratoire est un élément important du traitement des maladies pulmonaires obstructive (BPCO et asthme de l'adulte et de l'enfant) c'est le traitement essentiel d'autres pathologies comme la dilatation des bronches qui se manifeste par un encombrement bronchique permanent.

En cas de pathologie obstructive chronique, (BPCO)

  • la quantité de glandes sécrétant du mucus dans la paroi des bronches augmente, il y a donc augmentation de la quantité de mucus produit.
  • d'autre part il y a une destruction des des cellules ciliées de la muqueuse et donc altération du "tapis mucociliaire" qui permet à l'état normal de faire remonter le mucus vers les voies aériennes supérieures.
  • hyperproduction de mucus et panne du système d'évacuation provoque une stagnation des sécrétions dans les bronches,qui associée à une diminution des défenses immunologique locale et favorise l'infection.

En cas de dilatation bronchique

  • la situation est identique mais plus marquée, les bronches sont dilatées, le tapis mucociliaire a disparu, une grande quantité de mucus infecté stagne dans les bronches.

Elle est faite par un kinésithérapeute , les séances sont pluri-hebdomadaires (2 à 5 par semaine) le rythme est à déterminer par le kinésithérapeute et le pneumologue en fonction de la maladie et du but recherché:

  • de courte durée en cas de pathologie aiguë, bronchite chez l'enfant par exemple.
  • au long court pour un patient atteint de BPCO avec encombrement chronique.
  • jamais interrompue dans le cas d'une dilatation des bronches .

Les exercices de drainage vous seront appris. Avec de l'entraînement et l'aide de votre kinésithérapeute vous devez devenir capable d'assurer vous-même la toilette bronchique qui vous est nécessaire.

Vous devez commencer par trouver la position qui convient le mieux car votre insuffisance respiratoire ne vous permet pas les plans inclinés tête en bas. Restez debout si nécessaire mais les positions assises ou demi-assises sont souvent préférables. Votre kinésithérapeute vous aidera à trouver la position la mieux adaptée.

Une fois bien installé, respirez de manière ample plusieurs fois de suite et soufflez d'un coup sec ! vos sécrétions remonteront, et vous pourrez les expulser. Ce souffle bref, s'il est effectué correctement peut vous éviter de tousser ou ne le faire qu'au dernier moment pour cracher.

Ne vous fatiguez pas à tousser si vous ne crachez pas ! La toux ne doit être utilisée que si elle est efficace et productive. En cas de toux fatigante, non productive, inspirez à fond par le nez, expirez vigoureusement en bloquant l’expiration pendant 5 à 10 secondes puis expirez lentement les lèvres serrées.

Si l'encombrement est plus profond, vous renouvellerez ces mouvements respiratoires amples plus longtemps, de façon à mobiliser les mucosités et les faire progresser peu à peu vers les grosses bronches afin de faciliter leur expulsion.
Si des difficultés persistent, votre kinésithérapeute peut vous aider par l'appui de ses mains sur votre thorax et votre abdomen, augmentant ainsi le débit d'air pour propulser les sécrétions. Il facilite vos exercices et soulage votre musculature. Si cet appui se révèle insuffisant des vibrations manuelles lui seront ajoutées pendant l'expiration.
Ces vibrations transmises aux poumons mobilisent les sécrétions beaucoup plus facilement.

Lorsque vous crachez, utilisez de préférence un crachoir ou un mouchoir en papier de couleur blanche. Cela vous permettra de repérer et donc de contrôler la coloration de vos sécrétions.

Si celles-ci sont trop épaisses et en l'absence de contre-indications médicales, vous devez boire plus d'eau de façon à mieux vous hydrater. Vos sécrétions seront alors plus fluides et plus faciles à expectorer.

Si vos observez des modifications importantes dans vos sécrétions (quantité, couleur, épaisseur...), n'attendez pas pour en parler à votre médecin !

Rééducation respiratoire  
 

Pour être efficace, la respiration nécessite : une inspiration nasale ample, une expiration buccale, lèvres serrées, lente, des bronches débarrassées des sécrétions, une contraction efficace du diaphragme.

L'insuffisance respiratoire provoque des modification des mouvements respiratoires et de leur synchronisation: mouvements limités, utilisation des muscles respiratoires accessoires, respiration avec le haut de la cage thoracique...


La rééducation respiratoire permet l'apprentissage des mouvements nécessaires à une respiration plus efficace et la moins fatiguante possible en augmentant la mobilité du diaphragme, en corrigeant le rythme de la respiration qui doit être ralenti, en entrainant les muscles respiratoires accessoires contre résistance, en entrainant les muscles dit "squelettique" des bras et des jambes.

  • A l'inspiration, le ventre se gonfle ainsi que le thorax. Les côtes s'écartent, le diaphragme se contracte.
    C'est le temps actif de la respiration.
  • A l 'expiration le ventre se creuse, les côtes se resserrent, le diaphragme remonte.
    C'est la phase passive de la respiration.

    Le mouvement de va-et-vient du diaphragme et de l'abdomen est indispensable pour une bonne respiration, et le but de la kinésithérapie respiratoire est de vous aider à l'amplifier. Vous devez prendre conscience de ce nouveau mode de respiration afin de "l'automatiser" aussi bien au repos, (position assise, semi-assise ou debout) qu'à l'effort (marche, toilette, escaliers...).

    Le kinésithérapeute peut indiquer des changements de positions permettant si nécessaire de ventiler et faire travailler un poumon ou des muscles ventilatoires spécifiques.
 
  Réadaptation à l'effort  
 

La marche

Marcher peu de temps en terrain plat (avec oxygène si nécessaire). Repérez bien jusqu'où vous pouvez aller avant de vous sentir essoufflé. Marchez à votre rythme, en coordonnant l’inspiration avec le ventre qui se gonfle et l’expiration avec le ventre qui se creuse.

Le kinésithérapeute vous aidera à trouver le rythme qui vous convient, c'est à dire le nombre de pas à faire pendant l'inspiration et l'expiration. (Exemple : 2 pas en inspirant et 4 en expirant)

Restez bien détendu. Ne faites pas de mouvement inutiles et évitez de porter des charges lourdes. (Mettez, par exemple, votre oxygène de déambulation sur un caddie).

Vous devez progressivement essayer d'allonger votre périmètre de marche en respectant une certaine progression dans l'effort.

Essayez de vous fixer un but raisonnable à atteindre mais ne forcez pas. Arrêtez-vous aussi souvent que vous le jugez nécessaire. Vous observerez petit à petit avec satisfaction une augmentation de votre autonomie de marche.

Les escaliers

Monter un escalier demande un effort important.

Expirez par la bouche quand vous montez sur la première marche puis inspirez par le nez quand vous passez sur la marche supérieure. Recherchez avec l'aide de votre kinésithérapeute le rythme qui vous convient le mieux (3/1, 4/2, 2/1...).

Les efforts de la vie quotidienne

Gardez à l'esprit que vous devez expirer pendant les efforts même si ceux-ci ne représentent pas de grosses difficultés.

Par exemple, soufflez et rentrez le ventre quand vous tenez un objet relativement lourd, quand vous changez de position (assis-debout, allongé-assis...).

Le kinésithérapeute mettra au point les séries d'exercices les mieux adaptés en fonction de votre état de santé et de vos capacités

Ne jamais dépasser vos possibilités,
Ne pas porter de charges lourdes,
Ne jamais faire d'effort sans respirer correctement,
Se ménager des temps de récupération après ou pendant les efforts,
Éviter de réaliser des travaux en milieu empoussiéré ou en utilisant des produits volatiles toxiques (produits d’entretien, certaines peintures...).

  Les résultats  
 

La kinésithérapie respiratoire donne des résultats appréciables en quelques mois :

  • Stabilisation de l’état général et respiratoire.
  • Arrêt de la dégradation de la capacité fonctionnelle respiratoire, voire discrète amélioration.
  • Amélioration des capacités d’effort.

Pour obtenir ces résultats, certaines conditions sont nécessaires :

  • Arrêt impératif du tabac,
  • Correction des surcharges pondérales ou des dénutritions.
  • Kinésithérapie respiratoire réalisée avec un kinésithérapeute habitué aux techniques respiratoires et une surveillance régulière par un pneumologue.
  • Bilan de la fonction respiratoire, avant, pendant et après le programme de rééducation (spirométrie et gaz du sang).
  • Rééducation poursuivie pendant plusieurs mois et reprise quelques semaines par an et à chaque aggravation de l’état respiratoire.
En pratique  
 

A qui s'adresser ?

Votre médecin prescrit en fonction de votre état de santé les séances de kinésithérapie. Il peut vous indiquer le cas échéant un kinésithérapeute habitué à ce genre de rééducation.

Vous avez le libre choix de votre kinésithérapeute. Les séances de kinésithérapie peuvent se faire soit au cabinet du praticien, soit à votre domicile (si vous ne pouvez pas vous déplacer). Il est préférable de contacter un kinésithérapeute proche de votre domicile pour pouvoir facilement vous rendre à son cabinet.

Tous les kinésithérapeutes diplômés d'Etat ont été formés à la kinésithérapie respiratoire, mais certains d'entre-eux ont suivi une formation complémentaire spécialisée dans ce domaine.

Les actes de kinésithérapie respiratoire sont pris en charge la Caisse d'Assurance-Maladie après accord du Médecin-Conseil .

Dr G.Bonnaud - Polyclinique de Courlancy - Reims - ©2007
mise à jour 05/2010